Un pesticide dangereux pour les fœtus
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 09/05/2012
Une récente étude américaine vient de montrer qu'un pesticide, le chlorpyriphos-éthyle, très utilisé dans les champs et dans les parcs, affecterait le développement du cerveau des fœtus chez les femmes enceintes exposées à cette substance.
Des conséquences sur le développement cérébral du fœtus
Cette étude a été menée auprès de 20 femmes new-yorkaises enceintes exposées à des niveaux élevés de chlorpyriphos-éthyle comparées à 20 femmes enceintes ayant été beaucoup moins exposées.Une nette différence dans le développement cérébral des enfants de ces deux groupes de femmes enceintes a été mise en évidence.
Les chercheurs ont constaté que les enfants âgés de 5 à 11 ans des mères largement exposées au pesticide présentent des retards dans leur développement, liés à des modifications durables de leur cerveau.
En effet, certaines zones du cortex étaient plus développées que la normale et d'autres l'étaient moins. Des régions impliquées dans l'attention, le langage, les émotions et le contrôle peuvent être affectées par le pesticide, ont constaté les chercheurs.
De plus, chez ces enfants, les différences cérébrales normales liées au sexe n'étaient pas présentes, ce qui pourrait affecter les hormones et le comportement.
Virginia Rauh, responsable de cette recherche déclare que cette étude montre l'importance de la période prénatale dans le développement fœtal. Elle précise que cela démontre aussi l’impact des produits toxiques sur le développement cérébral et le fonctionnement comportemental dans cette période critique.
Si, depuis 2001, les États-Unis ont restreint l’usage de ce pesticide, il reste utilisé dans de nombreux domaines, comme l’agriculture, et continue donc à présenter un risque, moins important, mais toujours présent.
Les chercheurs recommandent donc aux femmes enceintes de se tenir loin de l'épandage de pesticides, de laver les fruits et légumes avant de les consommer et d'essayer de se procurer des aliments organiques.
Ils ajoutent aussi que d'autres études sont en cours. Elles devraient permettre de confirmer déterminer à plus long terme les effets de ce pesticide.