Un nouvel outil pour lutter contre les cancers infantiles
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 05/06/2012
Des chercheurs du monde entier ont rassemblé leurs données pour accélérer la recherche concernant les tumeurs de l'enfant. Déterminer le génome de chaque patient pourrait favoriser la prescription d'un traitement ciblé et multiplierait ainsi les chances de guérison.
Un décryptage génétique international
Un des plus grands centres spécialisés américains, le St. Jude Children's, a lancé un vaste projet avec l'université de Washington. Il a mis à disposition des chercheurs du monde entier le génome complet de 260 enfants atteints de cancer. En décortiquant chacune des tumeurs, les chercheurs espèrent pouvoir apporter des précisions sur la constitution des tumeurs et des altérations qui les caractérisent.
Pour le professeur Gilles Vassal, directeur de la recherche clinique à l'Institut Gustave-Roussy à Villejuif, il sera ainsi possible « d’identifier leur talon d'Achille ». Le professeur Vassal du St. Jude déclare « Seulement 350 gènes du cancer sur un total supposé d'environ 2000 ont été identifiés, et les causes génétiques de bien de cancers demeurent inaccessibles. ». Il précise aussi que les tumeurs des enfants sont différentes de celles des adultes.
Des traitements plus efficaces
Le but final de cette recherche est d'identifier les causes génétiques des cancers restant inaccessibles, en ciblant notamment les cellules agressives pour ensuite pouvoir prescrire un traitement spécifique à leur cancer. Or, il existe de nombreuses mutations possibles. Lorsqu'elles sont rares, le seul moyen de les repérer est de mettre en commun un maximum de données.
Chaque année, on compte près de 2500 nouveaux cas en France. Les cancers les plus fréquents restent les leucémies (29 %), les cancers du cerveau (23 %) et les lymphomes (12 %).
Depuis 2006, la France s’est dotée de 28 plates-formes hospitalières de génétiques moléculaires permettant de donner au patient une chimiothérapie adaptée à son type de cancer en évitant de lui administrer un autre traitement qui serait inefficace.
Par exemple, des anomalies sur le gène Alk peuvent favoriser le développement cancéreux. Ce gène est à l’origine de la fabrication d’une protéine présente à la surface des cellules. Il ordonne aux cellules tumorales de se multiplier de manière anarchique. L’altération de ce gène est présente dans plusieurs cancers, dont certains cancers du poumon. Un médicament capable de bloquer cette voie de signalisation avait donné des résultats étonnants face à ces cancers pulmonaires.