Trois parents pour un enfant, une réalité génétique.
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 01/07/2013
Le gouvernement Brittanique a décidé d’ouvrir le débat au Parlement, en 2014, sur une nouvelle technique de FIV incluant un troisième parent génétique. Cette technique permettrait d’éviter un bon nombre de maladies génétiques.
Deux parents génétiques et une donneuse
La technique de procréation dite des « 3 parents » est une nouvelle technique de fécondation in vitro (FIV) qui consiste à prélever l’ADN de 3 parents dans le but de créer un embryon en bonne santé.
Pas d’impact sur les chromosomes de l’enfant
Un grand nombre de maladies génétiques sont liées à un ADN mitochondrial défectueux. L’ADN mitochondrial est généralement transmis par la mère à l’enfant, il est la source de tous les mécanismes de production, de stockage et de distribution de l’énergie nécessaires aux cellules et donc au corps humain.
Chez l’Homme, il se différencie de l’ADN nucléaire, qui se représente sous forme de chromosomes.
Cette méthode du « 3e parent » ne joue que sur l’ADN mitochondrial défectueux qui serait « remplacé » par celui d’une donneuse.
En clair, cette méthode n’affecte en aucun cas les chromosomes de l'enfant, donnés par ses deux parents génétiques.
« Nous n’essayons pas de changer l’apparence des gens, nous ne touchons pas à l’ADN nucléaire qui provient des deux parents, responsable de notre apparence, de notre façon d’agir. Il s’agit de l’alimentation en énergie pour la cellule et seulement ça », précise le docteur Sally Davies au site d’information euronews.
Cette méthode des « 3 parents » permettrait donc d’éviter aux mères de transmettre à leurs enfants des maladies génétiques graves, une bonne nouvelle étant donné que chaque année 1 enfant sur 200 naît avec une maladie mitochondriale.
Le gouvernement britannique vient d’autoriser le débat à ce sujet. Cette discussion devrait débuter en 2014. À l’heure actuelle, cette méthode n’est légale que dans le cadre des recherches en laboratoire, mais si elle est adoptée, la Grande-Bretagne serait le premier pays à la légaliser.
Un projet à polémique
Cette technique pourrait changer le quotidien de plusieurs femmes comme Sharon Bernardi qui a eu 7 enfants tous décédés avant l’âge de 2 ans, sauf un. Ils souffraient tous d’une maladie génétique qui affecte le système nerveux.
Même si Sharon Bernardi a renoncé à devenir mère, comme le rappelle Europe 1, d’autres femmes pourraient profiter de cette avancée médicale.
Du côté des groupes religieux et des scientifiques, la technique des 3 parents est perçue différemment. Certains, comme David King, directeur de l’organisation laïque Human Genetics Alert, spécialisée dans les questions génétiques, ont peur qu’elle ouvre « la voie à un marché eugéniste de bébés sur mesure ».