Baby-Phone : un soucis de réglementation en France
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 21/06/2013
En France, il n’y a aucune réglementation sur la puissance d’émission des babyphones. Or des tests réalisés par le CNRS sur les différents babyphones du marché montrent que, selon la marque, la puissance d’émission peut aller bien au-delà des limites tolérées à l’étranger
Des craintes liées aux ondes électromagnétiques
Comme les téléphones portables et autres émetteurs wi-fi, les babyphones émettent des ondes électromagnétiques. La puissance du champ électromagnétique d’un babyphone est quand même beaucoup moins importante que celle d’un téléphone portable : environ 200 fois plus faible, selon le NouvelObs.
Malgré tout, la crainte grandit chez les consommateurs qui s’inquiètent du manque de régulation du secteurSébastien Girard, physicien au CNRS et responsable d’une étude comparative des puissances d’émissions de ces ondes, souligne dans Le Parisien que les bébés sont particulièrement sensibles à ce genre d’ondes. « D’autant plus qu’on place souvent le babyphone dans le lit de l’enfant, à dix centimètres de sa tête et qu’on le laisse allumé tout le temps, dans un environnement déjà imbibé d’ondes, entre télé, wi-fi et téléphones. »
Il recommande, comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire, d’éloigner au maximum le babyphone de la tête de l’enfant : « À un mètre, c’est tout aussi efficace. Multiplier la distance par deux c’est déjà diviser par quatre la puissance du champ électromagnétique. »
L’absence de réglementation
L’étude du CNRS lève le voile sur une faille importante de réglementation. Même si la nocivité des radiofréquences n’est pas tranchée, les consommateurs ne peuvent pas savoir, à l’heure actuelle, quelle puissance d’émission fournit le babyphone qu’ils ont acheté.
En Allemagne par exemple, les babyphones ne peuvent pas dépasser les 5 à 7 milliwatts d’émission. En France, les puissances d’émission des babyphones commercialisés varient de 1 à 33 entre un modèle analogique (1,25 milliwatt) et un modèle DECT, la technologie des téléphones sans fil (41 milliwatts).
Pour le moment, et comme le rappelle le NouvelObs, l’Agence nationale de sécurité sanitaire préconise d’éviter les modèles DECT, de préférer les modèles avec un mode « déclenchement automatique à la voix » ou « VOX », qui n’émet qu’en cas de bruit. Enfin, il ne faut pas oublier d’éteindre la base du babyphone quand il n’est pas utilisé.