Les jouets et les peluches favorisent les otites et les angines
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 07/01/2014
Les jouets et les peluches des tout-petits seraient de vrais nids à bactéries selon des chercheurs américains. Responsables de certaines infections comme les otites ou encore les angines, les germes trouvés sur ces objets resteraient dangereux pendant plusieurs mois.
Les jouets pour enfants sont des véhicules à bactéries
Récemment, une équipe de chercheurs en microbiologie de l’Université de Buffalo s’est penchée sur le cas des jeux et jouets pour tout-petits. Les scientifiques ont observé les capacités de survie, en dehors d’un corps infecté, de deux bactéries :
- Streptococcus pneumoniae : source de pneumonies, d’infections respiratoires plus ou moins graves ou encore d’otite ;
- Streptococcus pyogenes : à l’origine de nombreuses infections respiratoires comme l’angine bactérienne et d’infections cutanées.
Jusqu’alors, il était plus ou moins admis qu’en dehors du corps humain ces bactéries ne pouvaient rester « actives » que quelques heures. Les scientifiques ont ainsi analysé les jouets de plusieurs crèches et de soins, juste avant l’ouverture des portes soit, plusieurs heures après les derniers contacts avec l’humain. Au final, la bactérie Streptococcus pneumoniae a été retrouvée sur 80 % des jouets. Streptococcus pyogenes a quant à elle été décelée sur des surfaces pourtant nettoyées au préalable. D’après les chercheurs, les bactéries ainsi retrouvées ont conservé tout leur potentiel infectieux.
En résumé, même en dehors du corps humain pendant plusieurs heures, ces bactéries restent dangereuses. Agissants comme un réservoir bactérien, les peluches et jouets deviennent dès lors un nouveau facteur de contagion, multipliant les risques d’infections génialement transmises par contact humain ou par voie aérienne.
Des bactéries plus résistantes grâce aux biofilms
Dans la nature, en dehors d’un corps infecté, les streptocoques peuvent se développer au sein de communautés microbiennes, formant des biofilms. Au sein de ces biofilms, qui vont agir comme une sorte de bouclier, les bactéries sont protégées contre certains facteurs environnementaux.
De fait, ces bactéries développées en groupe peuvent vivre pendant plusieurs mois, contrairement aux bactéries isolées qui ne peuvent pas vivre longtemps en dehors du corps hôte.
Plus de vigilance dans les lieux d’accueil de la petite enfance
Les résultats apportés par cette étude montrent que les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) comme les écoles, les crèches et les garderies ne peuvent être totalement aseptisés et restent des foyers de contamination importants.
Pour Anders Hakansson, directeur de l’équipe de recherche, ce type d’établissement « devrait être plus vigilant vis-à-vis des bactéries de l’environnement ».
Pour tenter de réduire le plus possible la présence de ces bactéries dans ces structures et d’éviter leur transmission, les scientifiques recommandent de modifier les méthodes de nettoyage et procédures d’hygiène. « S’il s’avère que ce type de propagation est importante, les mêmes protocoles qui sont maintenant utilisés pour prévenir la propagation d’autres bactéries, comme les bactéries et les virus intestinaux, qui persistent sur les surfaces, devront être mis en œuvre en particulier pour les personnes travaillant avec les enfants et dans les établissements de santé », conclut le professeur Hakansson.