Le régime alimentaire du père joue sur la santé de son futur enfant
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 12/12/2013
Parfois ignoré, le régime alimentaire du père avant la conception de l’enfant aurait pourtant un réel impact sur la santé du futur enfant. Une étude de l’Université de McGill de Montréal met le doigt sur les cas de carence en vitamine B9.
Des carences en vitamine B9
Pour changer des études sur l’alimentation des futures mères, une équipe de chercheurs de l’université de McGill (Québec) s’est penchée sur le régime alimentaire du père et son impact sur le fœtus. Les résultats ont été publiés le 10 décembre dernier dans la revue Nature.
Dans cette étude, les chercheurs se sont focalisés sur la vitamine B9 aussi appelée acide folique ou folate. Auteure principale de l’étude, Sarah Kimmins rappelle que « pour prévenir les fausses couches et les anomalies congénitales, les mères doivent ingérer des quantités suffisantes de folate ».
D’après l’étude, des carences de vitamine B9 chez le père seraient également à l’origine de troubles et anomalies congénitales du fœtus.
Éviter une alimentation trop grasse
L’acide folique se retrouve dans les légumes à feuilles vertes, les céréales, les fruits et les viandes. Elle est également ajoutée en supplément à de nombreux aliments. Toutefois, malgré sa grande « disponibilité, de mauvaises habitudes alimentaires peuvent entrainer des carences en folate.
« Les pères qui ont une alimentation riche en gras ou en produits de restauration rapide ou qui sont obèses courent le risque de ne pas pouvoir métaboliser les folates aussi efficacement que des personnes qui ont des taux normaux de cette vitamine », explique Sarah Kimmins.
L’hygiène de vie du père influe sur le développement du fœtus
Le mode de vie d’un individu, son exposition à tel ou tel produit va pouvoir influencer l’expression de certains gènes et donner lieu à de nombreuses maladies comme le cancer ou le diabète. Certaines de ces modifications peuvent être transmises au fœtus.
Sur le site de l’université, l’auteure précise qu’en plus de “contenir l’information nécessaire au développement de l’embryon, le sperme conserve également en mémoire les facteurs auxquels un père a été exposé par son environnement, son alimentation et son mode de vie”.
En d’autres termes, sans qu’il soit question pour autant de faire un régime drastique, les futurs papas devraient faire davantage attention à ce qu’ils mangent, boivent ou fument. Pour le professeur Kimmins, « ils sont les garants de la santé des générations futures ».
Une expérience réalisée sur des souris
Mise en place par l’Université de McGill de Montréal au Québec, cette étude a été réalisée sur des souris. Les scientifiques ont comparé les progénitures des souris mâles ayant reçu une alimentation riche en folates avec celles ayant ingéré un faible niveau de folates.
Pour confirmer ce lien entre l’alimentation du père et le développement du fœtus, les chercheurs attendent que l’expérience soit reproduite dans une clinique spécialisée dans l’aide médicale à la procréation, explique Sarah Kimmins.
Pour aller plus loin, l'étude originale en anglais sur le site www.nature.com.