Des troubles neuro-psychologiques nés de la maltraitance
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 02/08/2012
Selon une étude américaine, la maltraitance laisserait des traces dans la matière blanche du cerveau, ce qui expliquerait certains troubles neuro-psychologiques chez les personnes ayant été maltraitées durant l'enfance.
Une étude américaine sur la maltraitance
Les chercheurs ont mené une étude sur un groupe de 19 adolescents volontaires ayant souffert de maltraitance durant leur enfance, mais sans aucun trouble psychiatrique apparent.
Parmi eux, certains ont été victimes de violences physiques ou d'abus sexuels, d'autres ont été témoins d'actes de violence au sein de leur famille pendant au moins six mois avant l'âge de 10 ans.
Un autre groupe, témoin, était constitué de 13 adolescents n'ayant aucun antécédent de violences familiales, ni trouble psychiatrique. Les 2 groupes ont été suivis pendant 5 ans.
Les scientifiques ont remarqué que cinq des 19 adolescents victimes d'abus ont développé une dépression contre un seul dans le groupe témoin et que quatre sont devenus des consommateurs de drogue contre un dans l'autre groupe.
Risques de troubles psychiatriques
Comme cela avait été le cas dans d'autres études, des changements ont été notés dans la matière blanche du cerveau des adolescents maltraités.
Selon le chercheur Hao Huang, cosignataire de l'article, les « résultats suggèrent que les perturbations de substance blanche observées chez les adolescents exposés à la maltraitance dans l'enfance peuvent être associées à un risque accru de troubles psychiatriques ».
Par troubles psychiatriques, les scientifiques entendent dépression, comportements addictifs ou encore usage de drogue. Ils précisent néanmoins que le « mécanisme exact » qui engendre cette perturbation reste inconnu. D'autres études sont nécessaires pour compléter celle-ci.
C'est la première fois qu'un lien entre perturbation de la matière blanche et troubles psychiatriques est évoqué. Les chercheurs appellent donc à interpréter cette étude avec « précaution » principalement à cause de la taille assez faible des groupes analysés.