L'amour « paternel » essentiel au développement de l'enfant
Actualité publiée dans "Société" le 18/06/2012
Une étude de l'Université du Connecticut nous apprend que l'amour paternel a autant, voire plus d'importance que l'amour maternel. Ces conclusions réaffirment le rôle du père et montrent qu'ils doivent s'investir encore plus dans les soins à l'enfant.
La paternité aussi importante que la maternité
L'analyse a passé en revue 36 études mondiales, portant au total sur plus de 10 000 participants et basées sur des enquêtes concernant l'acceptation ou le rejet parental au cours de l'enfance, couplée avec des données sur les traits de personnalité.
Les chercheurs constatent qu'en réponse au rejet parental, les enfants ont tendance à ressentir une forte anxiété, un sentiment d'insécurité et à adopter des comportements hostiles et agressifs envers les autres.
Les chercheurs se sont aussi intéressés à l’amour maternel par rapport à l’amour paternel grâce aux résultats de plus de 500 études. Les résultats ont montré que même si les enfants ont la même réaction face au rejet des parents, l'influence d'un des deux pourrait être plus forte que l'autre. Les enfants ont en effet tendance à accorder plus de crédit au père qui représente le plus le pouvoir, le prestige au sein de la famille. Le père aurait donc plus d'influence sur la vie de l'enfant que la mère.
Néanmoins, l'importance de l'amour paternel et maternel dépend de la perception qu'a l'enfant de ses parents. « En Amérique, on met souvent l'accent sur les mères et la maternité de manière plus générale », explique Ronald Rohner, co-auteur de l'étude. « Cela nous a amenés à systématiquement et injustement accuser les mères de tous les problèmes comportementaux de l'enfant. ».
De plus, la douleur de ce rejet à l'enfance se poursuit jusqu'à l'âge adulte. En effet, la plupart de ces adultes ont des difficultés à nouer des relations sûres et confiantes avec leurs partenaires intimes.
Les auteurs rappellent aussi que des recherches en psychologie et en neurosciences révèlent que des zones spécifiques du cerveau sont activées, lorsque les sujets se sentent rejetés de manière similaire à quand ils éprouvent une douleur physique.
Ronal Rohner précise « contrairement à la douleur physique, les humains peuvent revivre la douleur émotionnelle du rejet durant des années. ». Il ajoute qu'« en 50 ans de recherche internationale, nous n'avons pas trouvé d'autre facteur aussi puissamment néfaste sur le développement de la personnalité que l'expérience du rejet parental dans l'enfance. ».