Les mamans qui travaillent debout ont des enfants plus petits
Actualité publiée dans "Société" le 17/07/2012
Travailler jusqu'à un terme avancé de la grossesse ne pose généralement pas de problème, mais une étude néerlandaise montre que travailler debout pendant la grossesse pourrait avoir des conséquences sur la croissance du fœtus.
La position de travail a un impact sur le bébé
Les chercheurs néerlandais de l'Erasmus Medical Center ont évalué le taux de croissance du fœtus de 4 680 femmes enceintes entre 2002 et 2006.
À la moitié de leur grossesse, elles ont été interrogées sur leurs conditions de travail et les contraintes physiques liées à leur emploi que ce soit les périodes passées debout, à marcher, ou les heures supplémentaires par exemple.
Les résultats montrent que 4 femmes sur 10 (38,5 %) ont passé beaucoup de temps debout et 45,5 % ont dû beaucoup marcher. Seuls 6 % des femmes enceintes ont dû lever des charges lourdes, 4 % ont dû travailler de nuit.
De plus, les résultats ont montré que chez les femmes exposées à de longues périodes en station debout pendant la grossesse, les fœtus présentent un « taux plus faible de croissance de la circonférence de la tête d'environ 1 centimètre, soit 3 % de la taille moyenne ».
Ces retards de développement sont constatés plus distinctement chez les nouveau-nés des mères qui sont par exemple enseignantes, vendeuses ou encore nourrices.
Selon le professeur Alex Burdof, de l’université de médecine de Rotterdam, l’impact négatif de la position debout prolongée pendant la grossesse s’explique par « une trop grande sollicitation physique » qui pourrait réduire « la pression sanguine dans l'utérus et le placenta, provoquant un moindre apport de l'oxygène et des nutriments nécessaires au bon développement du fœtus ».
Le professeur met aussi en garde contre un autre impact du travail en position debout pendant la grossesse. Il explique que cette position pourrait « augmenter la pression intra-abdominale » et ainsi augmenter le risque d'accouchement prématuré, « en particulier lors du dernier semestre, lorsque l'espace dans la cavité abdominale est plus étroit. »
Le nombre d'heures travaillées joue aussi
Le temps de travail des femmes enceintes joue aussi. En effet, les bébés des femmes qui travaillaient entre 25 et 39 heures par semaine, voire plus de 40 heures, pesaient de 148 à 198 grammes de moins que ceux des mètres qui exerçaient moins de 25 heures.
Ces données ont pour but de faire changer les mentalités aux Pays-Bas et d’adapter les conditions de travail pendant la grossesse. Cette étude pourrait aussi impacter en France où aucun système de surveillance du mode de travail des femmes enceintes n’est réellement mis en place.
Néanmoins, l'étude reste positive sur le fait de travailler pendant la grossesse. Selon les chercheurs, les femmes actives ont moins de complications et font moins de fausses couches. Une adaptation du temps de travail et des conditions est donc nécessaire.