Grande-Bretagne : des bons pour des cours d'éducation parentale
Actualité publiée dans "International" le 21/08/2012
Le gouvernement britannique estime que les émeutes qui ont touché Londres en août 2011 sont en partie dues à l'éducation des enfants. Pour enrayer ce problème, des bons d'une valeur de 125 euros ont été distribués.
Les émeutes de Londres
Suite à la mort d'un jeune Caribéen de 29 ans lors d'un échange de tirs dans le quartier de Tottenham, le 4 août 2011, quelques centaines de personnes ont défilé dans les rues pour demander que la vérité soit faite.
Selon la police, le jeune homme, tué par les forces de l'ordre, faisait partie d'une bande de dealers. Le lendemain, les manifestations sont devenues des émeutes, les magasins ont été pillés et des voitures ont été incendiées.
Cette violence a ensuite touché d'autres villes comme Liverpool, Bristol ou encore Birmingham. Lors de ces émeutes, 5 personnes sont décédées et les dégâts ont été estimés à 170 millions de livres, soit 220 millions d'euros.
Un coup de pouce du gouvernement
Le premier ministre, David Cameron, estime « c'est dans les familles et avec l'éducation des enfants qu'il faut commencer » pour soigner cette « société malade ». C'est donc dans cette optique que le gouvernement a mis en place un programme d'éducation destiné aux parents.
Les jeunes parents peuvent désormais se procurer des bons d'une valeur de 100 livres, soit 125 euros dans certaines pharmacies donnant accès à des cours ou des services en ligne. Certaines formations ont déjà commencé pour apprendre les principes d'éducation aux parents d'enfants entre 0 et 5 ans.
Ce projet ambitieux a un coût qui s'élève à un peu plus de 6 millions, une somme entièrement financée par le gouvernement. Beaucoup de parents estiment que c'est une « bonne idée ». Ces derniers doivent prendre plaisir à suivre cette formation et ne doivent « pas se sentir infantilisés par l'État ».
Tous les participants ne viennent pas de milieux sociaux défavorisés, pour l'organisation « être parent » le but est que ce programme concerne un large public. Les experts, quant à eux, sont sceptiques sur le fait que ce projet puisse réduire la violence des jeunes.
Selon Anne Power, professeure en sciences sociales, il est impossible d'établir un « lien naïf » qui dit qu'une « cause A provoque un effet B », pour cela il faudrait quelque chose de « plus construit que les formations parentales ».