En Europe, 1 grand-parent sur 10 garde tous les jours ses petits-enfants
Actualité publiée dans "Société" le 18/03/2014
L’investissement des grands-parents dans la garde de leurs petits enfants varie selon les pays et leur politique familiale. Selon l’organisme britannique « Grandparents Plus », l’évolution de ces politiques et modèles sociaux pourrait aboutir sur de nouvelles difficultés économiques pour les prochaines générations de grands-parents.
Une garde occasionnelle ou régulière selon les pays
En croisant différentes données européennes, l’organisme britannique « Grandparents Plus » s’est penché sur la grand-parentalité en Europe ; la politique familiale et le rôle des grands-parents dans la garde d’enfants.
Cette étude permet de mettre en relation le type de garde effectué par les grands-parents (occasionnel, de secours, régulier, voire intensif) avec les politiques familiales des pays, c’est-à-dire l’existence d’aides particulières pour la garde d’enfant comme les congés parentaux par exemple ou encore le développement de structures d’accueil de l’enfant.
Trois grands groupes sont ainsi définis :
- En Espagne, en Italie au Portugal ou encore en Roumanie, il existe peu de soutien national pour la garde d’enfant. Les parents qui travaillent le font à temps plein. Les enfants sont gardés très régulièrement par leurs grands-parents. Dans ces pays « près d’un quart des grands-parents s’occupent de leurs petits-enfants sans la présence des parents, pendant environ 30 heures par semaine, et plus d’une grand-mère sur cinq garde ses petits-enfants presque tous les jours » précise l’étude
- En France, en Suède et au Danemark, différents dispositifs nationaux permettent aux parents de s’occuper eux-mêmes de leurs enfants. Il existe également des structures et dispositifs de garde extérieurs. Ici, les grands-parents jouent un rôle beaucoup plus « occasionnel », une sorte d’« armée de réserve » pour les parents, dans les cas d’urgences médicales par exemple. En France, 7 % des grands-parents parents fournissent un service de garde quotidien. Ils sont 2 % au Danemark et en Suède
- En Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays Bay, l’implication des grands-parents est relativement moyenne. Dans ces pays, les structures formelles d’accueil sont assez répandues et la présence de parent au foyer est plus importante. Dans ces pays, beaucoup de femmes travaillent à temps partiel.
Une génération de grand-parents bientôt en difficulté ?
L’évolution de la société et des modèles familiaux pourraient avoir de lourdes conséquences économiques pour les nouvelles générations de grand-parents.
L’espérance de vie augmentant, les générations de grands-parents sont désormais des générations pivots, avec bien souvent leurs propres parents encore en vie. De plus en plus souvent, 4 générations cohabitent : les enfants ; les parents ; les grands-parents et les arrières grands-parents.
Les données recueillies montrent que beaucoup de grand-parents sont encore actifs. Ainsi en Grande-Bretagne, 28 % des grands-parents avec un petit enfant de moins de 16 ans ont encore un parent en vie, 60 % en activité professionnelle et près de 80 % sont impliqués dans la garde de leurs petits-enfants de manière occasionnelle ou régulière, intensive ou non.
« Ce groupe de grands-parents est déjà sous la pression de travailler et de fournir des services de garde en même temps. Les programmes d’austérité conduisant à des réductions dans la provision de soins par l’État aux personnes âgées et des services de garde formels pour les enfants, risque d’augmenter encore la pression sur ces jeunes grands-parents », conclut l’étude.
Pour « Grandparents Plus », « les décideurs doivent tenir compte des conséquences sur la future sécurité financière de cette génération du milieu, ainsi que des conséquences des politiques de travail, de soins et de retraite de cette génération du milieu sur les jeunes parents qui travaillent ».