Dépression maternelle : la garde collective, un atout pour l'enfant ?
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 30/09/2013 - Mise à jour le 06/03/2014
Après l’accouchement, certaines mères sont touchées par le baby blues. Une étude canadienne montre que pour les enfants dont les mères souffrent de cette dépression maternelle, la garde en collectivité est une bonne chose.
La crèche : un bienfait pour les enfants de mères dépressives
La dépression maternelle touche de nombreuses mères, mais affecte aussi leurs enfants qui, selon une étude canadienne, auraient plus de risques de développer des troubles émotifs, un retrait social et seraient aussi davantage angoissés par la séparation.
L’étude montre que suivant le mode de garde choisi, ces maux peuvent s’atténuer, en particulier lorsque l’enfant se retrouve en collectivité.
De fait, Catherie Herba, chercheuse au Centre de recherche Sainte-Justine et auteure de l’étude, explique que « la fréquentation régulière d’un service de garde, à raison d’au moins huit heures par semaine, serait bénéfique pour ces enfants, les rendant moins à risque de développer des problèmes émotifs et des symptômes de retrait social ».
Les spécialistes estiment que ces bienfaits pourraient venir de « la présence d’un cadre plus structuré, de professionnels qualifiés pour offrir les soins, du fait que l’enfant soit hors de son domicile ou qu’il soit en contact avec d’autres enfants de son âge ».
Au contraire, la garde d’un enfant par un membre de sa famille ou encore une nourrice ne réduirait pas les risques entraînés par le baby blues de la mère.
Une étude à approfondir
Cette recherche de l’Université du Québec à Montréal a été publiée dans la revue JAMA Psychiatry en juin dernier. Les chercheurs ont suivi 2 000 enfants pour arriver à ces conclusions.
Bien que cette étude, soutenue par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, montre un lien très clair entre le bien-être de l’enfant et la garde collective, Catherine Herba précise que « d’autres travaux doivent être réalisés » pour pouvoir « comprendre les mécanismes de cet effet ».
La coauteure de l’étude, Sylvana Côté, rappelle quant à elle l’importance de la qualité des services de garde et la nécessité d’épauler les familles à risques.
Les conclusions de l’étude sont disponibles sur le site de l’Université du Québec à Montréal http://www.uqam.ca ; l’étude est quant à elle disponible en anglais sur le site de JAMA Psychiatry.