Sida : la guérison inattendue d’un enfant de deux ans
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 04/03/2013 - Mise à jour le 06/03/2013
Aux États-Unis, des chercheurs ont annoncé la guérison fonctionnelle d’une enfant ayant contracté le Sida dès sa naissance. Une nouvelle qui suscite l’espoir chez la communauté scientifique et humanitaire.
Un traitement dès la naissance
À l’occasion de la 20e conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI), organisée à Atlanta, une équipe de chercheurs américains a rapporté le premier cas de guérison apparente d’un enfant infecté par le VIH à la naissance.
L’enfant, une fillette de moins de deux ans, est née d’une mère séropositive n’ayant pas bénéficié de traitement antirétroviral lors de sa grossesse. Soupçonnant sa contamination par le virus, et avant même que les analyses ne le leur confirment, les médecins ont alors décidé de traiter le nouveau-né contre le VIH.
Moins de 30 h après la naissance de l’enfant, la trithérapie a ainsi été mise en place. Une première en matière de traitement infantile.
La fillette suit alors la trithérapie pendant un an et demi. Cette administration précoce du traitement porte rapidement ses fruits puisque dès le premier mois de traitement, le virus n’est plus détectable par le seul biais des analyses sanguines.
Une guérison fonctionnelle et un espoir pour la recherche
8 mois après l’arrêt du traitement, les médecins ont constaté que le virus n’était toujours pas détectable par les analyses de sang seules, et qu’il fallait effectuer des examens génétiques pour retrouver les traces du virus dans le corps de l’enfant.
Selon les chercheurs, le traitement a réduit le VIH à un état si infime qu’il serait totalement régulé par l’organisme. Dans les faits, le virus est encore présent dans certaines cellules, c’est pourquoi on ne peut parler de guérison totale, mais de guérison fonctionnelle.
L’administration très précoce des antirétroviraux aurait ainsi empêché la formation de ce que les médecins nomment des « réservoirs viraux dormants ». Il s’agit de foyers de cellules infectées qui restent endormies pendant la durée du traitement, mais qui se réveillent quelques semaines après l’arrêt de la trithérapie.
Étant donné que ces réservoirs de virus endormi constituent pour les médecins la principale difficulté dans le traitement du sida, ce cas de guérison pourrait représenter une énorme avancée pour la recherche et la lutte contre le sida.
Environ 300 000 enfants naissent chaque année en étant déjà porteurs du sida, notamment dans les pays pauvres où seulement 60 % des femmes infectées sont traitées.