L’hyperactivité persiste à l’âge adulte dans 30 % des cas
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 08/03/2013
L’hyperactivité, ou trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), n’est pas qu’un trouble infantile. Une étude révèle que 29 % des enfants atteints de TDAH le sont encore à l’âge adulte et qu’ils sont aussi plus sensibles à d’autres troubles psychiatriques.
Des adultes encore touchés par l’hyperactivité
Le TDAH est le plus commun des troubles neuro-développementaux de l’enfance, il touche environ 7 % des enfants, dont 3 fois plus de garçons que de filles.
Afin d’évaluer l’évolution du trouble au cours de la vie des malades, une étude réalisée à l’hôpital pour enfants de Boston. 5 718 enfants nés entre 1976 et 1982, parmi lesquels 367 hyperactifs ont ainsi été suivis.
Dans cette étude, les chercheurs constatent tout d’abord que contrairement aux idées reçues, le TDAH ne s’estompe pas forcément avec l’âge et que les enfants atteints sont plus susceptibles de présenter d’autres troubles psychiatriques une fois adultes.
En effet, 57 % des hyperactifs ayant participé au test présentent au moins un autre trouble psychiatrique à l’âge adulte. Parmi ces troubles, les plus fréquents sont la toxicomanie, la dépendance, les troubles de la personnalité, l’anxiété et la dépression. Par ailleurs, 29 % des enfants hyperactifs le sont toujours à l’âge adulte et parmi eux, quasi tous (81 %) présentent un trouble psychiatrique supplémentaire.
Les chercheurs appellent à une plus grande surveillance des hyperactifs
Ces résultats vont à l’encontre de l’idée que l’hyperactivité serait un trouble surtraité dans le monde occidental. Au contraire, ces conclusions appellent non seulement à un suivi beaucoup plus rigoureux des enfants hyperactifs, mais surtout à la surveillance accrue des troubles associés au TDAH dont la toxicomanie, et la dépression, afin de prévenir de potentiels comportements suicidaires.
Les chercheurs précisent que leurs résultats pourraient même sous-estimer la réalité, car l’étude a été menée auprès d’enfants de classe moyenne, ayant bénéficié d’un environnement relativement équilibré et d’un bon accès aux soins de santé.
Pour aller plus loin : l’article original en anglais en PDF, publié dans la revue Pediatrics le 4 mars 2013.