Les saisons influencent le cerveau humain dès la naissance
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 12/03/2014
D’après une étude parue dans le numéro du mois de mars de la revue scientifique « NeuroImage », le mois de naissance des individus peut avoir une influence sur le développement du cerveau et leur comportement. Basés sur l’observation des cerveaux, les travaux de Spiro Pantazatos pourraient donner lieu à de nouvelles recherches.
Un impact environnemental et météorologique sur le développement du cerveau
Dans ses derniers travaux, le chercheur Spiro Pantazatos de l’université de Columbia à New York observe une corrélation entre la saison de naissance et le comportement des individus.
L’étude se base ainsi sur différents facteurs qui vont varier en fonction des saisons : l’ensoleillement, la température, ou encore l’alimentation. Par exemple, un bébé né au mois de juillet sera plus exposé au soleil. De même, son alimentation (lait maternel ou plats de saison) pourra être différente, les fruits et légumes variant au fil des saisons.
À partir de l’observation des cerveaux, le chercheur part du principe que ces facteurs saisonniers laissent une empreinte sur le cerveau après la naissance. Ces éléments (ou leur absence) pourraient ainsi jouer un rôle dans le développement de la schizophrénie, des troubles bipolaires, des tendances suicidaires, mais aussi dans la compréhension du langage ou la cognition sociale.
Le cerveau humain passé au scanner
Pantazatos a analysé au scanner plus de 500 cerveaux d’adultes en bonne santé pour mettre en évidence des différences morphologiques selon la date de naissance.
Le scientifique a ensuite cherché à comparer la répartition de la matière grise dans les régions du cerveau.
Il a pu conclure que la partie du cerveau liée notamment au cortex auditif et à la compréhension du langage est plus volumineuse chez les individus nés en automne et au début de l’hiver.
Il a été démontré dans d’autres études que dans le cas où cette région du cerveau est réduite, les risques de schizophrénie sont plus importants. Ce qui reviendrait à dire que les individus nés au printemps et au début de l’été auraient plus de chances de développer ce type de trouble. Le chercheur tiens cependant à relativiser ces résultats, d’autres études plus ciblées devront être réalisées pour dresser de véritables conclusions sur ce lien saison de naissance-troubles du comportement.
Quoi qu’il en soit, l’étude de Spiro Pantazatos ouvre la voie à d’autres recherches sur l’empreinte laissée sur le cerveau par les conditions météorologiques et l’alimentation du bébé.