Les nouveaux matelas de berceaux sont-ils plus toxiques que les anciens ?
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 09/04/2014
En travaillant sur la qualité de l'environnement de sommeil de l'enfant, des chercheurs américains se sont penché sur la toxicité des matelas de berceaux. D'après l'étude,les nouveaux modèles contiendraient environ 4 fois plus de composés organiques volatiles que les matelas usagés.
4 fois plus de composés organiques volatils dans les matelas neufs
Les nouveau-nés passent en moyenne 50 à 60 % de leur temps à dormir, les berceaux constituent donc un environnement important pour les bébés. Cet environnement est-il pour autant très sain ?
Des chercheurs de l’université du Texas à Austin se sont posé la question et ont décidé de mener une étude sur les produits que les bébés pouvaient inhaler dans leur sommeil. Ici, les scientifiques se sont focalisés sur la toxicité des matelas de berceaux. Les recherches ont été supervisées par les professeurs Ying Xu et Atila Novoselac.
Au total, 20 matelas en polyuréthane et en polyester neufs et usagés ont été analysés par les chercheurs.
Les résultats montrent que les nouveaux matelas contiennent 4 fois plus de composés organiques volatils (COV) que les anciens, avec environ 87,1 microgrammes de COV émis par mètre carré et par heure pour les matelas neufs, contre 22,1 microgrammes pour les anciens. Les composés organiques volatils observés sont généralement présents dans certains produits nettoyants et vaporisateurs toxiques.
Il a aussi été constaté que la température du corps augmente les émissions des COV et que les émissions chimiques sont plus importantes dans la zone respiratoire de l’enfant. En moyenne, un bébé respire jusqu’à 10 fois plus de COV qu’un adulte dans la même pièce.
En résumé, les matelas de berceaux qu’ils soient neufs ou plus anciens peuvent émettre certaines substances potentiellement toxiques pour les bébés. Les modèles récents contenant plus de composés organiques volatils que les anciens, mais les anciens pouvant contenir d’autres substances toxiques, aujourd’hui retirées des processus de fabrication, comme certains phtalates.
L’étude a été publiée dans la revue Environmental Science & Technology et peut être téléchargée (en anglais) sur son site Internet : pubs.acs.org/journal/esthag
D’autres études sont nécessaires.
Les chercheurs américains tentent tout de même de relativiser en précisant qu’à l’heure actuelle, la science ne possède que très peu d’informations à propos de l’effet, l’impact réel de ces substances potentiellement toxiques sur la santé. La plus grosse difficulté reste que les scientifiques, s’ils parviennent à identifier certaines substances, ignorent la composition exacte de ces matelas, celle-ci évoluant sans cesse.
Les scientifiques ne souhaitent pas non plus paraitre alarmistesÀ ce jour, aucun lien de cause à effet n’a pu être établi entre les matelas de berceau et des problèmes de santé qui seraient intervenus chez des nourrissons. De plus s’il existe des risques potentiels pour la santé, ceux-ci peuvent être diminués par l’usage de protège-matelas par exemple.