Bronchiolite : des spécialistes discutent le rôle des kinés
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 05/12/2012
S'appuyant sur la synthèse de plusieurs études, la revue « Prescrire » estime que la kinésithérapie respiratoire ne serait pas efficace en cas de bronchiolite chez le nourrisson. Les professionnels de santé ne sont pas tous de cet avis.
Une maladie des bronches
La bronchiolite est une infection virale qui touche les enfants de moins de 2 ans et principalement les nourrissons de moins de 6 mois. Cette infection atteignant les bronchioles provoque des difficultés et gênes respiratoires plus ou moins graves selon les cas.
Dans 80 % des cas, elle est transmise par la toux ou les éternuements, mais aussi par les mains ou des objets contaminés. Généralement, les symptômes sont une légère fièvre, une toux sèche et le nez qui coule. Le nourrisson souffre ensuite de gêne respiratoire et repousse ses biberons.
La kinésithérapie respiratoire ne serait pas si efficace
Un des traitements les plus courants pour cette maladie est la kinésithérapie respiratoire. Elle consiste à déboucher les voies respiratoires en accélérant l'expiration pour que l'enfant retrouve le sommeil et l'appétit. Pour ce faire, le kinésithérapeute appuie sur le thorax de l'enfant.
La revue « Prescrire », après une synthèse de plusieurs études, s'attaque une nouvelle fois à ce type de pratique dans son numéro de décembre 2012.
Selon la revue, la kinésithérapie respiratoire présenterait une « balance-bénéfice-risque [...] défavorable », avec des effets indésirables liés tels que des vomissements, des douleurs, ou encore, beaucoup plus rares, des fractures de côtes. De plus, la pratique n'apporterait pas de résultats significatifs.
La revue recommande donc d'éviter au maximum la kinésithérapie respiratoire.
Les professionnels, eux ne sont pas tous en accord avec ces résultats. Selon le docteur Jacques Cheymol, pédiatre à Clichy, la kinésithérapie respiratoire a plusieurs intérêts comme le fait « d'éviter l'hospitalisation » aux enfants tout en suivant « l'évolution de la maladie » grâce à un « personnel paramédical ».
Pour le docteur Cheymol, les effets indésirables comme les vomissements peuvent être évités en pratiquant par exemple les séances avant les repas.