Australie : des excuses nationales pour les adoptions forcées
Actualité publiée dans "International" le 01/03/2012
Une enquête parlementaire vient de recommander au gouvernement australien de faire des excuses publiques et de verser des indemnités au grand nombre de mères célibataires forcées d'abandonner et enfant entre 1950 et 1970.
Des milliers d'abandons forcés entre 1950 et 1970
Pour cause de pression sociale, les jeunes femmes célibataires qui étaient enceintes étaient envoyées chez des proches ou dans des institutions religieuses.
Bien avant leur naissance, les bébés étaient destinés à l'adoption. Les mères étaient obligées d'obéir, l'adoption leur étant présentée comme inévitable, elles n'avaient aucun autre choix. Parfois même, leur signature était obtenue frauduleusement, explique le Sénat.
« Il est prouvé que le consentement des mères n'a pas été obtenu de manière régulière. Il y a des preuves de coercition. Ces pressions, ces pratiques et cette politique sont un traumatisme à vie pour les mères, les pères, les enfants adoptés et les familles », précise la sénatrice Rachel Siewert.
Les mères et les enfants n'avaient qu'un accès restreint aux informations les concernant. Le certificat de naissance de l'enfant était délivré au nom des parents adoptifs.
Les autorités estimant qu'il fallait « une coupure nette » pour le bien de toutes les personnes impliquées. Le ministre de la Justice Nicola Roxon a précisé que le gouvernement allait « examiner le rapport avant de répondre aux recommandations. »
L'Australie, à l'époque un pays religieux et conservateur, a donc été condamnée à présenter des excuses publiques pour ses adoptions forcées. De plus, le gouvernement en cause se voit dans l'obligation de verser une indemnité à toutes les femmes ayant été séparées de leur enfant à cette époque.