Maroc : une mortalité infantile encore trop élevée
Actualité publiée dans "International" le 10/04/2012
La mortalité infantile est un indice déterminant de la carte sanitaire de la population. Aujourd'hui encore, au Maroc, cela reste un réel combat. Une enquête nationale sur la population et la santé familiale, réalisée entre 2010 et 2011 montre que sur 1000 naissances vivantes, 29 enfants décèdent avant d’atteindre leur premier anniversaire.
Le ministère de la santé marocain est inquiet pour la santé de ses jeunes
Le ministère de la santé marocain est inquiet. En effet, la malnutrition fait toujours des ravages, la mortalité infantile est toujours préoccupante, et même si de plus en plus de femmes bénéficient d'un suivi médical, cela reste insuffisant.
Aujourd'hui, c'est donc 29 enfants sur 1000 qui décèdent avant leur 1 an. Il faut savoir que les risques de décès sont plus élevés durant le premier mois, en effet, parmi ces 29 enfants, 19 meurent pendant leur premier mois.
Seulement 2 enfants sur 1000 n'atteignent pas l'âge de 5 ans, le taux de mortalité infanto-juvénile est donc moins alarmant. Selon les dernières données du ministère, près de 95 % des enfants décédés avant leur 5 ans n'ont même pas atteint leur première année.
C'est pourquoi l’attention accordée aux femmes durant la période de grossesse et d’accouchement peut être déterminante. Le but est d’éviter au maximum les complications des maladies reproductives qui touchent les femmes.
Par exemple, 4,3 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont souffert des symptômes de l’infection urinaire en 2011, 11,3 % de l’infection de l’utérus et 8,9 % de l’incontinence urinaire. Ces chiffres pourraient diminuer avec un meilleur suivi. 77 % des femmes bénéficient d'une consultation prénatale au Maroc contre seulement 67 % en 2004.
Malgré cette légère amélioration, entre le milieu rural et le milieu urbain les disparités sont grandes, qu'il s'agisse de suivi médical ou encore d'accouchement supervisé par un médecin. De plus, la proportion d’enfants qui souffrent de malnutrition chronique reste importante malgré une diminution depuis 2004. En effet, aujourd'hui 14,9 % en souffrent contre 18,9 % il y a 8 ans.
Là encore, les enfants ruraux en sont les principales victimes. Cette forme de malnutrition se traduit par un retard de croissance et a un impact considérable sur les capacités des enfants. La malnutrition aiguë, elle, se traduisant par un amaigrissement ne touche que 2,3 % des enfants. D’autres maladies comme la diarrhée sont aussi à noter. Elles touchent autant les enfants des villes que des campagnes.
Seulement, les disparités persistent au niveau de l’accès au traitement. Sur les 100 enfants ayant eu la diarrhée au cours des deux semaines précédant l’enquête, 64,1 % des citadins ont reçu des soins contre seulement 42 % des ruraux.