Allemagne : une allocation pour les mères au foyer fait débat
Actualité publiée dans "International" le 03/05/2012
L'Allemagne est en mal d'enfants. Pour booster la natalité du pays, Angela Merkel souhaite faire voter une loi garantissant une « indemnisation de garde » de 150 euros mensuels aux parents gardant leurs enfants de moins de 3 ans à la maison.
Une allocation pour garder les enfants.
Selon un récent sondage, un peu plus d'un tiers des citoyens sont favorables à cette « indemnisation de garde » de 150 euros par mois.
En effet, préoccupée par le vieillissement accéléré de sa population, l'Allemagne s'est lancé, depuis fin 2005, dans une politique nataliste, espérant faire remonter l'un des taux de fécondité les plus bas du monde, 1,4 enfant par femme.
C'est dans cette optique que Angela Merkel souhaite faire voter cette loi qui garantirait une indemnisation de 150 euros à tous les parents s'occupant de leur enfant de moins de 3 ans à la maison.
Les opposants à cette « allocation de garde » l'ont d'ailleurs renommé « la prime au fourneau ». « Je trouve cela stupide qu'ils dépensent de l'argent pour cela. Il y a quelque chose qui cloche, ils devraient vraiment consacrer l'argent à développer les crèches » déclare ainsi une mère de famille.
Les détracteurs de cette prime estiment que la plupart des allocataires risquent d'être des familles défavorisées, et que ces enfants auraient tout à gagner à être élevées en collectivité. De plus, dans un pays en mal de main-d'œuvre, la mère de famille est la bienvenue sur le marché de l'emploi.
Le président de la Fédération allemande des employeurs (BDA), Dieter Hundt, considère cette prime comme un « frein à ses efforts pour ramener les femmes au travail ».
Cette prime devrait coûter 1,2 milliard d'euros au pays et le ministre de l'Économie estime pourtant que le gouvernement dispose de peu de marge budgétaire pour une telle prime.
D’autres mesures sont prévues pour l’année prochaine et notamment le droit pour les parents d’enfants âgés de 1 à 3 ans d’obtenir une place en crèche ou chez une nourrice agréée.
Un congé parental payé pour le père ou la mère pendant la première année de l'enfant est également prévu, de plus, Berlin a promis d'améliorer les infrastructures de garde des tout petits.