Stéphanie Leroy d’« Au Royaume du Jeu »
Article publié dans "Rencontres" le 05/04/2013 - Mis à jour le 21/02/2014
L’interviewée du jour c’est Stéphanie, assistante maternelle de son état et passionnée de jeux et jouets pour les tout-petits. Passionnée à tel point qu’elle en a fait son royaume, partageant cette adoration avec les enfants qu’elle accueille et les autres assistantes maternelles.
Grâce à un vilain quiproquo sur l’une de nos pages (chers visiteurs méfiez-vous toujours des banques d’images gratuites qui paraissent libres de droits), la rédaction d’AlloCreche.fr a découvert avec plaisir « Au royaume du jeu », un lieu d’accueil de la petite enfance original.
Situé à Villeparisis en Seine-et-Marne, « Au royaume du jeu » propose un accueil partiel, à temps plein ou occasionnellement en multiaccueil.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce royaume ?
« Au Royaume du Jeu », c’est le petit nom que j’ai choisi de donner au lieu d’accueil consacré à mon métier. Je trouvais cela beaucoup plus sympathique d’imaginer dans quelques années un enfant raconter qu’il a passé ses 3 premières années « Au Royaume du Jeu » plutôt que chez « Madame Unetelle » !
Le Royaume fonctionne un peu comme une halte-garderie, il est ouvert de 7 h 30 à 17 h, je limite ainsi mon amplitude horaire hebdomadaire. Comme dans une halte-garderie, vous choisissez les jours ou les semaines que vous souhaitez réserver et je m’occupe de tout l’administratif.
Comme je suis soumise à l’agrément, je me dois d’en respecter les termes. Ainsi, je peux accueillir entre 4 à 5 Babychoux par jour et cumuler les tout petits contrats. L’année dernière, ils étaient 11 à se partager mon planning, mais la formule a été victime de son succès et voyant les places se libérer, certains parents qui m’employaient déjà ont voulu réserver les jours libérés. Donc cette année, j’accueille de façon régulière 8 Babychoux.
Pourquoi cette formule ? Tout simplement pour permettre aux parents désirant s’octroyer du temps en semaine de pouvoir confier leur enfant dans un cadre semi-familial, semi-collectif. Je reçois aussi des demandes de mamans qui ne travaillent pas et qui souhaitent habituer leur tout-petit au principe de la vie en collectivité.
Être auprès des enfants au quotidien
Plus qu’un métier, s’occuper des tout-petits est généralement une véritable passion. Stéphanie, elle n’en démord pas.
Comment vous sont venues cette passion et cette envie de travailler pour la petite enfance ? S’agit-il d’une découverte, d’une envie soudaine ou au contraire d’une vocation de petite fille ?
La petite enfance m’a toujours attirée, c’est un univers tellement vivant et passionnant ! Je pensais être professeur des écoles avant de réaliser que la toute petite enfance me plaisait encore davantage. Toutes mes expériences professionnelles (ou presque) tournent autour de l’enfance.
Le métier d’assistante maternelle m’est apparu comme une évidence, car il me permettait d’être présente pour mes enfants et d’explorer un nouveau métier de la petite enfance.
Jamais lassée de travailler avec des tout-petits ?
Oh que non ! Avec les enfants, chaque journée est unique ! C’est à moi de m’adapter à leur humeur et à leurs envies. Il est important que ça reste un plaisir.
S’il y avait quelque chose à changer dans votre activité, ce serait quoi ?
J’aurais aimé que le côté administratif soit moins fastidieux. Normalement, il incombe aux parents employeurs d’établir les fiches de paie, de calculer congés payés, régularisations ou soldes de tout compte, mais rendons-nous à l’évidence : ces calculs d’apothicaire sont inaccessibles aux personnes qui ne sont pas de la partie ! Je me suis formée seule à mes débuts et bien m’en a pris, les parents qui m’emploient sont ravis de ne pas avoir le côté administratif à gérer.
Aujourd’hui encore, beaucoup de personnes assimilent le travail des professionnels de la petite enfance à celui de simples « baby-sitters », pourtant le terme de professionnel n’est pas là pour des prunes. Bien que très basées sur les jeux, les activités ne sont pas choisies au hasard
Comment faites-vous chaque jour pour choisir les différentes activités ? S’agit-il d’une approche concertée avec les parents ?
Il y a effectivement une grande part de travail personnel dans le choix des activités. Dans un premier temps, il faut prendre en compte l’âge des enfants présents ce jour-là et les horaires d’arrivée. Il faut aussi veiller à alterner une activité de motricité avec une activité calme, savoir les proposer à des moments judicieux. Sans oublier un critère important : l’humeur du jour des tout-petits !
Pour choisir les activités des plus grands, je m’inspire beaucoup de l’éveil proposé en petite section de maternelle, mais sans les apprentissages que je laisse aux professeurs des écoles.
Pour les plus jeunes, je mise sur la découverte de l’espace, des petites expériences menées par les enfants eux-mêmes pour les aider à appréhender le monde qui les entoure.
En règle générale, les parents me laissent carte blanche en matière d’activités et découvrent le programme du jour dans le cahier de liaison et sur le blog du Royaume où sont publiées quotidiennement des photos.
Mère et professionnelle de la petite enfance.
De nos jours, faire garder son enfant relève parfois du parcours du combattant. Ainsi de plus en plus de parents optent, par envie ou par défaut, sur une garde personnelle.
Vous par exemple, vous avez opté pour un congé parental, pourquoi ce choix ?
Au moment où s’est présenté ce choix, mes enfants étaient âgés de 15 mois et 3 mois, j’ai trouvé plus raisonnable de me poser 3 ans avec eux. D’autant plus qu’au bout de ces 3 années est arrivée ma dernière fille, j’ai donc tout naturellement repris 3 années de congé parental pour en profiter pleinement.
Quels sont, selon vous, les avantages et les inconvénients d’un accueil chez une assmat par rapport à un accueil en crèche ?
Un accueil en crèche collective pourra séduire par le sentiment de sécurité qu’il offre aux parents. Par exemple, un personnel encadrant qualifié et des locaux à l’hygiène irréprochable peuvent rassurer des parents anxieux, garantie qu’ils n’ont pas forcément chez une assmat.
Ils peuvent également être soucieux que leur enfant évolue dans une structure de collectivité où les petits sont préparés au rythme et aux activités scolaires. Cependant, bon nombre d’assistantes maternelles prennent leur métier à cœur et n’ont de cesse de vouloir se former pour offrir une prestation de qualité, un encadrement à la fois familial et professionnel.
Chez l’assmat, l’accueil est davantage personnalisé et l’enfant trouvera peut-être plus facilement sa place dans un groupe de 4 bambins que dans une crèche collective.
À noter également que l’amplitude horaire d’une assmat est en général plus souple qu’en crèche, ce qui plaira davantage aux parents travaillant en horaires décalés. Et cerise sur le gâteau, un enfant est tout de même moins malade dans les trois premières années quand il est accueilli chez une assmat.
L’amour du jeu
Dans son royaume, Stéphanie, teste, éprouve et partage régulièrement de nombreux jeux pour les tout-petits.
Le jeu ou jouet qui marche le mieux selon vous ?
J’aime beaucoup tester les jouets avec les Babychoux. Je les achète, je les leur mets à disposition, je les observe prendre possession du jouet, le manipuler, l’essayer, etc. Je fais une synthèse de ces observations et je recommande les jouets à des collègues en les présentant sur la page Facebook « Au Royaume du Jeu »
De toutes ces années d’observation, selon moi, il n’y a pas un jouet qui remporte le titre de « meilleur jeu ». Par contre, qui n’a jamais constaté que les enfants jouent davantage avec le grand carton de la nouvelle machine à laver plutôt que le jouet acheté une petite fortune le mois dernier, pour leur anniversaire ?
Et pour cause, un carton, ça peut faire office de cabane, de tente, de cachette secrète, de tunnel, de panier de basket, de pilier pour tourner autour, de bateau de pirates, de château de princesses… Pourvu qu’ils soient plusieurs, comptez sur eux pour vous inventer le « meilleur jeu du monde » !
Et si le meilleur jouet finalement, c’était l’imagination elle-même ?
Une idée pratique de jeu à faire soi-même ?
J’aime beaucoup l’idée des mini bouteilles transparentes que l’on garnit de toutes sortes de petits objets intéressants pour leurs couleurs ou pour le bruit produit quand on les secoue.
Vous pouvez y glisser : des plumes de couleur, des morceaux de paille coupés, des perles dans un fond d’eau, des cotillons, des boules de coton, des carrés d’aluminium, des pâtes, du riz, de l’eau pailletée, de l’eau colorée, de l’eau additionnée de liquide vaisselle, etc.
Ces bouteilles ont un beau succès dès l’âge de 5-6 mois. Bien sûr, veillez à bien coller les bouchons avant l’expérience !
Vous pouvez retrouver Stéphanie Leroy sur son site : http://auroyaumedujeu.e-monsite.com et sur Facebook.