Élise, Télyo et Stéphane, explorateurs de t’airs de jeux
Article publié dans "Rencontres" le 12/04/2013 - Mis à jour le 21/02/2014
Partir à la découverte des « Comptines et jeux » des tout-petits à travers le monde, c’est le charmant projet d’Élise, Stéphane et Télyo, une petite famille fourmillant d’idée.
Biologistes de formations, Stéphane et Élise se sont rencontrés sur les bancs de la fac de Rennes. Partageant un même amour pour l’aventure et après moult péripéties à l’autre bout du monde, le jeune couple s’est installé en Poitou-Charentes le temps d’une naissance, d’une thèse et de la maturation du projet « T’airs de jeux ».
Le projet T'airs de jeux
Stéphane et Élise ont un projet en tête qui leur fera découvrir de nombreux pays tout en suivant un objectif pédagogique.
En quelques lignes « T’airs de jeux », c’est quoi ?
C’est un projet familial, basé sur les voyages, où la découverte et le partage sont à l’honneur. Le premier voyage de « T’airs de Jeux » aura lieu pendant quelques mois en 2014, mais sera suivi de beaucoup d’autres avec le recueil de comptines et jeux comme fil conducteur.
Par ailleurs, nous comptons aussi continuer une étude du CNRS sur la vision de la biodiversité par les enfants en distribuant des questionnaires dans des écoles.
Création d’association, levée de fond, logistique. L’organisation d’une telle aventure requiert une véritable force d’organisation. Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’un tel voyage ? Pourquoi l’Afrique australe en particulier ?
L’envie de ce voyage nous est venue lors de notre voyage en Nouvelle-Zélande, nous avions le virus et nous n’étions pas encore rentrés, que nous rêvions de repartir. Le projet « T’airs de jeux » est donc né à l’autre bout du monde.
En ce qui concerne la destination, l’Afrique Australe est le rêve d’enfant de Stéphane, les grands parcs et les animaux mythiques. Mais d’une manière générale, ce sont les grands espaces sauvages qui nous attirent. Ainsi, nous prévoyons des itinéraires « de secours », au cas où nos finances ou la situation géopolitique ne nous permettent pas de partir en Afrique.
Une deadline ?
Notre objectif est de partir en mars ou avril 2014... Nous avons très très hâte !
Voyager et échanger à travers les comptines et jeux d’enfants
Il était une fois une jeune famille avec un projet aventurier certes, mais avant tout humain et éducatif.
Vous avez orienté votre projet sur la découverte et l’échange de comptines et jeux. Pourquoi ce sujet particulièrement ?
En fait, nous cherchions un « fil rouge » pour notre projet. La thématique de l’enfance est vaste et des thèmes tels que l’alimentation ou l’éducation ont déjà été « explorés » dans d’autres projets. Les comptines et les jeux se sont « imposés » à nous puisqu’il s’agit d’un thème universel, tous les enfants du monde jouant.
Vous exposez dans votre projet une action basée sur l’échange de ces comptines et jeux. Vous avez dû vous en construire un certain stock. Vous avez une méthode de sélection particulière ?
Pour le moment, notre stock de comptines est constitué de celle que nous (ou la nounou, les cousins, etc.) apprenons à Télyo.
Nos rencontres sur des salons, ou autres, nous permettent d’échanger avec le « public » qui peut nous faire part des comptines qu’ils connaissent : comptines régionales ou autres. Nous n’avons pas de méthodes de sélections ; à l’heure actuelle, nous nous contentons d’échanger et de découvrir.
Des histoires ou jeux préférés ?
Question difficile ! En ce moment, Télyo adore « Meunier, tu dors » et sauter dans les flaques... Rien de bien exceptionnel !
Sinon, il existe un jeu que nous avions apporté en Nouvelle-Zélande puisque ce jeu peut se jouer dans toutes les langues à partir de 4 ans. Il s’agit du jeu Rok, avec des galets à attraper pour faire des paires.
Nous le conseillons vraiment, aussi bien pour les adultes que pour les enfants. D’une manière générale, nous emportons toujours quelques jeux de société en voyage en privilégiant les jeux compréhensibles, quelle que soit la langue parlée.
Télyo, un an et demi et déjà aventurier
Souvent, bon nombre de projets sont remis en question avec l’arrivée d’un enfant. Ici, la naissance de Télyo, âgé aujourd’hui d’un an et demi, semble être au contraire au cœur du projet.
Partir ainsi à l’aventure avec un petit boutchou aurait de quoi faire pâlir certains parents. Un voyage de cette envergure avec un p’tit bout, ça se prépare comment « pédagogiquement » et techniquement parlant ?
Alors, nous n’allons pas mentir, un projet comme le nôtre est long à mettre en place. C’est un gros investissement personnel, mais c’est très motivant. L’un des aspects de la préparation consiste à lire, lire et lire la multitude de blogs de voyageurs, afin de penser au maximum de choses pour éviter de se faire surprendre.
Les imprévus font partie des voyages, mais dans la mesure où nous partons avec un enfant en bas âge, il faut être paré à un maximum d’éventualités. Techniquement parlant, il faut « se tester ».
Dans notre cas, nous avons organisé des week-ends afin de tester notre équipement et nous avons, depuis tout petit, habitué Télyo à être dehors. Nous partons au Portugal début mai afin de « tester » notre véhicule et ces réserves, lors d’un voyage en autonomie.
Plus généralement, d’autres questions techniques et financières se sont bien évidemment posées. Par exemple, la création ou non d’une association. C’est une certaine logistique et une responsabilité à mettre en place. Nous avons longtemps hésité à « officialiser » notre projet en créant notre association. Il faut savoir que certaines aides potentielles (aides régionales par exemple) sont réservées à des particuliers. Cependant, l’association amène un certain « sérieux » vis-à-vis des sociétés pouvant accorder un sponsoring.
Un tel projet reste assez compliqué à mettre en œuvre, surtout sur la création du site internet, la communication et la gestion du temps nécessaire pour faire tout cela. Rien d’insurmontable quand on a une réelle motivation, mais il faut en être conscient.
De même sur le côté finances, un des objectifs de notre projet est de montrer que l’on peut voyager même avec peu. Nous faisons tout de même très attention à toutes les dépenses courantes et nous faisons des sacrifices depuis maintenant plus de 2 ans. Mais avec un objectif concret en vue, cela permet de garder le moral.
Et puis, nous faisons aussi appel à l’aide du public grâce à la possibilité de nous aider par un financement participatif sur le site d’Ulule.com.
Quelles ont été les réactions de vos proches à l’annonce de votre entreprise ? Y a-t-il eu des craintes particulières d’émises (liées au fait d’emmener Télyo sur le front notamment) ?
Oula... Les réactions ont été mitigées au départ. La famille a d’abord exprimé des craintes compte tenu de la destination qui peut sembler dangereuse (maladies, instabilité politique, etc.).
Après multiples discussions, ils ont pu comprendre que le projet avait été murement réfléchi, que nous ne sommes pas « suicidaires » et capables de changer nos plans en cas de problèmes. Nos amis, eux, ont été enthousiastes dès le départ et nous aident des diverses manières à avancer dans notre projet.
Sur t-airs-de-jeux.com, vous présentez Télyo comme étant le « catalyseur de rencontre avec les autres », pouvez-vous nous en dire plus ?
Télyo, et les enfants de manière générale, sont attirés par les choses ou les gens qu’ils ne connaissent pas. Télyo voudrait jouer avec tout le monde, et même s’il fait parfois le timide, il nous promet de belles rencontres.
Dans beaucoup de pays, les enfants sont « rois » et voyager avec l’un d’eux ouvre bien des portes. C’est en cela que Télyo nous apparait comme notre atout majeur dans ce voyage.
Il est peut-être encore tôt pour l’envisager, mais avez-vous d’autres projets à venir dans la besace ?
Probablement, mais nous n’y avons pas encore vraiment réfléchi. Nous tâchons de mener à bien notre premier voyage « T’airs de Jeux », qui sera normalement suivi d’une expatriation à l’étranger pour le travail, et après nous verrons.
Néanmoins, nous préparons actuellement les itinéraires pour 3 destinations (l’Afrique australe, mais aussi les Balkans et Le Cap Nord). Les deux destinations qui seront écartées pour le premier voyage resteront en stock pour de prochaines aventures.
Un dernier mot ?
Mot ! Plus sérieusement, si les lecteurs de cette interview ont des questions, des remarques, des comptines, etc. Il ne faut pas hésiter à nous contacter, cela nous fait énormément plaisir d’échanger !
Pour suivre les péripéties de Stéphane, Élise et Télyo, de la préparation jusqu’au grand retour, vous pouvez vous rendre sur la page Facebook de « T’airs de jeux » ainsi que sur le site www.t-airs-de-jeux.com.
Vous pouvez également soutenir l’aventure de différentes manières, financièrement ou humainement à partir de la page Ulule du projet, même un petit coup de pouce de 5€ soutiendra le projet !