La fessée, une punition qui coûte cher
Actualité publiée dans "Société" le 17/10/2013
Le débat sur les châtiments corporels a été relancé en Haute-Vienne avec la condamnation d’un père à payer une amende de 500 euros pour une fessée donnée à son enfant de 9 ans. En France, la loi sur ces châtiments reste vague.
500 euros d’amende pour une fessée
En Haute-Vienne, un père de famille vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Limoges à payer une amende de 500 euros pour avoir donné une fessée déculottée à son fils de 9 ans. Pour les magistrats, l’acte constitue un « geste violent doublé d’une humiliation ».
Le père, accusé de « violence sur un mineur de moins de 15 ans par un ascendant ou une personne ayant autorité », explique que son enfant ne lui disait plus bonjour depuis quelques jours parce qu’il n’en avait pas envie. Le père a donc décidé de lui donner une fessée.
L’avocate du quadragénaire, Anne-Laure Catherinot, explique que ce qui a posé problème au tribunal est le fait que cette fessée ait été déculottée. S’il avait été question d’une petite tape sur les fesses sans baisser le pantalon, le père n’aurait pas été poursuivi.
Un Code pénal trop vague concernant les châtiments corporels
Cette décision de justice relance le débat sur les châtiments corporels. Pour de nombreuses personnes, les fessées en font partie et devraient être interdites.
Selon le docteur Lazimi, médecin généraliste à Romainville, ces actes pourraient en effet « perturber le développement cérébral, l’affectivité, la relation avec les parents, entraîner des pathologies et, avec l’avancée en âge, une perte de confiance et d’estime de soi ».
Or, en France « frapper un enfant est interdit, mais la loi ne dit pas que c’est interdit, même à ses parents » explique Pierre-Brice Lebrun, professeur de droit dans le secteur social, sanitaire et médico-social au Figaro.
Le Code pénal français interdit donc la violence sur mineur, mais la loi tolère le droit de correction et ne dit pas que la fessée est illégale, d’où le débat sur l’interdiction de la fessée pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise.