La conscience de l’enfant se développe dès 5 mois
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 23/04/2013
Chez des enfants de 5 mois, des chercheurs ont repéré les mêmes marqueurs neurologiques responsables de la conscience, que chez l’adulte. Le mécanisme de la conscience serait donc bien présent chez les bébés, mais simplement plus lent que chez l’adulte.
Des scientifiques reconnaissent la présence de la conscience chez les bébés
Les modes de communication des bébés sont bien différents de ceux de l’adulte. Regards, pleurs, mouvements, contractions musculaires ; difficile pour les parents comme pour les chercheurs de déchiffrer ce code.
Pendant très longtemps, ces gestes et réactions de bébés ont été considérés comme des comportements automatiques, réflexes et donc, inconscients.
Récemment, une équipe de scientifiques a observé chez des nourrissons de 5 mois, la présence de marqueurs neurologiques qui, chez l’adulte serait le temple de la conscience.
À 5 mois, la conscience du bébé est née
Ce sont les chercheurs du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistiques (LSCP, CNRS) à Paris en collaboration avec leurs collègues du NeuroSpin (Inserm, CEA) qui ont découvert chez des bébés de 5 mois des signes de conscience.
Les chercheurs ont observé, à l’aide d’un encéphalogramme, l’activité neuronale de 80 nourrissons âgés de 5 à 15 mois. Pour tous, ils ont repéré le même mécanisme cérébral que chez l’adulte :
- dans les premières 200 à 300 millisecondes, la réaction cérébrale est non consciente
- après 300 millisecondes commence une seconde réponse consciente.
Un mécanisme plus lent que chez l’adulte
C’est la seconde réponse, dite « tardive », qui est considérée comme un marqueur neuronal de la conscience. Pour tous les bébés observés, les chercheurs ont repéré cette réponse tardive, confirmant cette « signature neuronale de la conscience. »
Cependant, plus l’enfant est jeune, plus la réponse tardive est lente. Alors que cette réponse est observée autour de 300 ms chez l’adulte, elle n’apparaît chez les nourrissons qu’après une seconde.