L’Igas veut s’attaquer aux stéréotypes filles-garçons dès la crèche
Actualité publiée dans "Société" le 28/03/2013
L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a remis ce jeudi à la ministre des Droits des femmes un rapport sur l’accueil collectif des enfants de moins de 3 ans et la construction des identités sexuées.
Brigitte Grésy et Philippe Georges, de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), s’étaient vu confier l’été dernier, la charge d’effectuer un rapport sur la construction des identités sexuées dans les groupes d’enfants de moins de 3 ans, c’est-à-dire dans les crèches. Cette mission leur avait été confiée par Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des Droits des femmes.
Le rapport a été remis cette semaine au ministère.
Une forte division sexuelle pour les 0 à 3 ans
Selon le rapport, les inégalités entre les sexes apparaitraient bien avant l’entrée à l’école et même avant l’entrée à la crèche. Les auteurs précisent en effet que les métiers de la petite enfance sont marqués par une « forte division sexuelle ».
Des pratiques qui confortent les stéréotypes
Les auteurs du rapport révèlent que dans les crèches qu’ils ont visitées, « les pratiques, sous couvert de neutralité, confortent les stéréotypes ». Sans s’en apercevoir, les professionnels de la petite enfance participeraient dans une certaine mesure à conforter les stéréotypes préexistants.
L’enquête montre que les « petites filles sont moins stimulées, moins encouragées dans les activités collectives tandis que leur apparence est davantage l’objet des adultes ». À l’inverse, « les préoccupations pour les activités physiques sont plus prononcées quand il s’agit des garçons ». Enfin, les auteurs remarquent que « les professionnels interrompent plus fréquemment les filles que les garçons »
Des facteurs de différenciation
Les auteurs soulignent aussi l’impact fort des vêtements et des jouets sur la différenciation sexuelle. Les filles sont selon eux handicapées par leurs vêtements : « les vêtements féminins pour les très jeunes enfants, comme les robes ou les jupes, sont peu propices à l’apprentissage de la marche, voire de l’exploration à quatre pattes ».
Un kit de sensibilisation pour les professionnels
Pour pallier ces déséquilibres, les inspecteurs de l’Igas proposent de mettre en place un « pacte éducatif pour l’enfance » qui consisterait à « inscrire dans les orientations de la formation continue du personnel de la petite enfance la proposition de formations relatives à la socialisation différenciée des petites filles et des petits garçons. »
Ailleurs, les débats sur les différenciations chez les tout-petits vont beaucoup plus loin, à l’image de la Suède où l’impersonnalité est de rigueur dans certains établissements.