Une crèche clandestine démantelée à Marseille
Actualité publiée dans "Actualité locale" le 09/07/2012
À Marseille, face au manque de places en crèches certains parents ont fait appel à un accueil clandestin. En juin dernier, une structure illégale qui accueillait 26 bébés dans 25m2 a été fermée et deux personnes ont été placées en garde à vue.
Pénurie de places en crèche à Marseille
Marseille compte 2.750 places de crèches municipales pour l'accueil annuel de 4.000 enfants, un manque de place criant qui pousse à choisir d'autres modes de garde, comme les assistantes maternelles par exemple.
Néanmoins, ce choix à un prix, et dans une ville où un résidant sur deux ne paie pas d'impôts, il est parfois difficile pour les parents de trouver un accueil qui leur convient. Certains se tournent alors vers des modes de garde illégaux mais moins coûteux.
Une crèche clandestine fermée
À la suite d'une dénonciation anonyme, la brigade du travail dissimulé de la Sûreté départementale, et la Protection maternelle et infantile (PMI) sont intervenues au sein d'une crèche illégale.
En effet, c'est dans un deux-pièces de 25m2, dans le centre de Marseille, qu'une ancienne infirmière de 59 ans et son employée accueillaient 26 bébés de 12 à 18 mois pour un prix dérisoire de 17 euros par tête et par jour.
Selon Jacques Collomb, le directeur de la Protection maternelle et infantile et de la santé publique « Le local exigu était mal entretenu et les équipements très anciens et en mauvais état. »
En effet, le logement disposait de 8 lits et 7 transats, un frigo faisait office de cuisine et le plafond des deux pièces était moisi.
« Les enfants étaient couchés sur un drap à même le sol ou sur un matelas en mousse d’un centimètre d'épaisseur » ajoute Jacques Collomb.
L'établissement a été fermé immédiatement, mais la gérante de la crèche explique que c'est un système mis en place par « esprit de solidarité » face au « problème énorme de garde d'enfants ».
Les parents doivent être entendus dans le cadre de l'enquête qui a été ouverte, mais selon la PMI « les famille étaient au courant ».
Les deux femmes placées en garde à vue ont été remises en liberté dans l'attente des résultats de l'investigation.
Un père de famille, lui, s'insurge. « On avait conscience que ça flirtait avec l'illégalité, mais ce n'était pas insalubre. Ce qui me révolte, c'est qu'on fasse passer cette dame pour un monstre, les parents pour des gens inconséquents, voire criminels ».