Haute-Garonne : les directeurs de crèches contre un service à l'heure
Actualité publiée dans "Actualité locale" le 18/06/2012
Les directeurs de crèches de Haute-Garonne s'opposent aux nouvelles modalités d'organisation réclamées par la CAF qui les finance. L'administration souhaite que les familles puissent inscrire leurs enfants à l'heure et non plus à la journée.
La fin des forfaits demi-journées et journées en Haute-Garonne
La Caisse d'allocations familiales (CAF) a pour volonté de « contractualiser l'accueil en crèche ». Autrement dit, elle souhaite proposer aux familles un accueil à l'heure, avec un minimum de deux heures de garde, au lieu du forfait journée ou demi-journée majoritairement pratiqué. Cette proposition est faite dans le cadre de Prestation de service unique (PSU) dont une lettre de la caisse nationale des allocations familiales rappelle le principe.
En effet, la subvention PSU « existe depuis 2002 » et est versée directement « aux structures en fonction du nombre d'heures de crèches payées par les familles ». Elle a pour objectif de « permettre à toutes les familles de pouvoir venir à la crèche » et de « répondre le plus finement possible à leurs besoins pour ne pas les obliger à prendre des temps pleins. ».
C'est pourquoi Bertrand Certain, directeur adjoint de la CAF de Haute-Garonne, souhaite faire en sorte « que la crèche ne soit pas réservée qu'aux enfants dont les parents travaillent ». La CAF répondrait ainsi à un besoin de garderie ponctuel. « Notre but est de réduire le déséquilibre et d'ouvrir l'accueil à plus de familles », déclare Bertrand Certain.
Les directeurs de crèches restent opposés à ce système. En effet, ils craignent que l'on fasse des crèches des haltes-garderies à l'heure, au détriment de l'éducation aux jeunes enfants. Une directrice ajoute « Avec ce système forcément il y aura des heures creuses, où il y aura peu d'enfants et des salariés au chômage semi-technique. ». Elle précise « Et comme au final, la CAF nous dédommage sur les heures payées par les parents, à terme l'on risque de perdre une partie du PSU. »
Ce projet devrait être mis en place au 1er janvier 2013 en Haute-Garonne et dans d'autres départements. Il pourrait ainsi remédier au problème de manque de place dans ces structures d'accueil.
À Toulouse, par exemple, 2300 places sont manquantes.« On sait que la liste d'attente est très importante et que la capacité ne sera jamais suffisante à cause de la forte poussée démographique. Nous voulions éviter que les gens pensent qu'il y a des privilèges », a réagi la conseillère municipale déléguée à la petite enfance, Maryse Jardin-Ladam, ajoutant « Nous voulons que dans toutes nos crèches les enfants retrouvent la société telle qu'elle est ».