Syndrome du bébé secoué : une campagne est lancée dans le PACA
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 25/01/2012
L'union régionale des professionnels de santé médecins libéraux du Paca (URPS ML) a décidé de sensibiliser les parents au syndrome du bébé secoué qui touche de plus en plus de nourrissons en France et dont on ne parle pas assez.

Un syndrome mortel
Ce syndrome est un traumatisme crânien qui touche les nourrissons de moins de 1 an. En France, c'est en moyenne 200 cas de bébés secoués qui sont recensés chaque année dans les services de pédiatrie d'urgence.
Dans la plupart des cas, ce syndrome se retrouve chez des couples très jeunes, âgés de 18 à 22 ans, et 70 % des fois, le compagnon secoue le bébé d'avant en arrière pour qu'il cesse de pleurer.
« Souvent, quand les parents s'aperçoivent d'un problème, ils expliquent que leur enfant est tombé d'une chaise, du lit, etc. Mais on sait qu'une chute de 80 cm peut engendrer des fractures, mais pas des éclatements de petites veines comme constatés dans le cas de bébés secoués, car le cerveau ne prend pas toute la place dans le crâne » explique Paul Fredenucci, coordinateur du comité de pilotage sur la maltraitance à l’URPS ML.
Les conséquences sont très graves chez l'enfant : problèmes neurologiques graves, troubles du comportement, cécité. Depuis ces quatre dernières années, à l'hôpital de Timone, une trentaine de bébés n'ont pas survécu suite à leurs blessures.
Le docteur Fredenucci explique que les parents doivent d'abord se calmer pour ensuite pouvoir calmer leur enfant. « Ils peuvent, par exemple, coucher le bébé sur le dos et sortir de la pièce », précise-t-il.
Une campagne de prévention nécessaire
Dans la région Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, une campagne de sensibilisation a été lancée à l'initiative de l'Union régionale des professionnels de santé et médecins libéraux. « Le but n'est pas de rendre les parents coupables, mais de les rendre responsables ».
La campagne a aussi pour objectif d'éviter la récidive constatée une fois sur deux et d'expliquer les conséquences graves engendrées par cette maltraitance.
C'est donc 35 000 affiches qui seront accrochées dans les salles d'attente, les cabinets médicaux, et les maternités.
La mention "Attention très fragile" et la photo d'un nouveau-né reposant sur les mains d'un adulte viennent appuyer le slogan « Il ne faut jamais secouer un bébé ! Il risque de graves séquelles pouvant aller jusqu’à sa mort ».
Le message est donc clair. Ses affiches s'inscrivent dans un cadre de prévention à ne pas négliger. En effet, ce syndrome reste une des préoccupations premières des professionnels de santé.