Près d'un enfant sur 5 présente des carences en fer
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 05/06/2012
Le professeur Patrick Tounian, responsable de l'unité de nutrition de l'hôpital Trousseau à Paris et secrétaire général de la société française de pédiatrie (SFP) expliquent qu'un trop grand nombre d'enfants âgés de 1 à 10 ans présenteraient des carences en fer.

L'anémie en Fer est trop présente chez les enfants
En raison de leur croissance rapide, les nourrissons et les enfants ont des besoins plus importants. Or Patrick Tounian met en lumière le fait que 10 à 20 % des enfants souffriraient de carences en fer, alors qu'il fer joue un rôle important dans plusieurs fonctions biologiques, notamment dans la fabrication de l'hémoglobine.
La carence en fer est la plus fréquente des carences nutritionnelles en France, d’après le Programme national nutrition santé (PNNS). Elle touche entre 20 et 30 % des enfants jusqu’à 3 ans, notamment dans certaines populations à risque comme les prématurés par exemple. La carence en fer peut être responsable de problèmes de croissance, d’un retard d’apprentissage, d’une moindre résistance aux infections et d'anémies.
Pour y remédier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l'allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois. Ensuite, le lait de connaissance est conseillé jusqu'à l'âge de 3 ans.
Le PNNS insiste « Chez l'enfant né à terme, l'insuffisance d'apport alimentaire en fer peut être le plus souvent prévenue par l'allaitement maternel ou la prise d'au moins 500 ml/jour d'une préparation enrichie en fer. ». Pour sa part, le professeur Tounian estime que les enfants devraient manger de la viande 2 fois par jour. Or, pour d'autres médecins, des protéines animales 2 fois par jour « c'est beaucoup ».
Le professeur Bruno Varet déclare que « contrairement à une idée reçue, il n'y a pas que la viande rouge, mais également des légumes comme les lentilles. ». Le professeur reconnaît néanmoins que ces carences « martiales » sont difficiles à évaluer. En effet, la mesure se fait grâce à l'analyse biologique des marqueurs du métabolisme du fer, mais il existe une grande diversité dans les dosages de la ferritine. Seulement, ces dosages varient beaucoup d'un laboratoire à un autre.
La Haute autorité de santé (HAS) a récemment appelé à une standardisation des valeurs de référence pour assurer un meilleur suivi et une meilleure prévention. Le déficit en fer doit être détecté et traité rapidement.