L'obésité infantile, source de cancer colorectal
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 26/07/2012
Selon une étude de l'université de Tel-Aviv, l'obésité chez les enfants serait la source de nombreux cancers notamment les cancers urothéliaux et le cancer colorectal, à l’âge adulte.

50 % de risques en plus
L'étude réalisée par l'université de Tel-Aviv a été menée sur plus d'un million de participants, suivis pendant 18 ans.
Les docteurs Ari Shamiss et Adi Leiba, ainsi que les autres chercheurs, ont contrôlé différents facteurs comme l'âge, l'éducation ou encore l'IMC chez les participants. Ils ont alors identifié un lien clair entre l'IMC à l'enfance et le diagnostic de certains cancers à l'âge adulte.
Selon l'étude, les enfants souffrant d'obésité ont 50 % de risques en plus de développer un cancer à l'âge adulte que les enfants n'ayant pas de problème de poids.
Deux types de cancer sont essentiellement développés dans ce cas : les cancers urothéliaux, c'est-à-dire de la vessie et des voies urinaires et les cancers colorectal,
Les cancers urothéliaux représentent 6 % à 8 % des cancers chez les hommes et 2 % chez les femmes.
Les chercheurs évoquent aussi la nécessité de continuer les recherches sur le lien entre l'obésité et les autres cancers, comme celui du pancréas pour lequel la recherche est en cours.
Il était déjà connu que l'obésité infantile pouvait être source de diabète, de maladie cardiaque, de douleurs articulaires et musculaires, cela fait désormais une raison de plus pour les parents de surveiller le poids de leur enfant.
Dépistage des troubles cardio-vasculaires important
Une étude néerlandaise concernant les risques cardio-vasculaires chez les enfants obèses montre à quel point un dépistage précoce est important. Les chercheurs ont étudié 500 enfants atteints d'obésité en posant des questions à leur pédiatre.
Ils ont alors constaté qu'avant l'âge de 12 ans, 56 % d'entre eux souffraient d'hypertension artérielle, 14 % avaient un taux élevé de sucre dans le sang et 54 % possédaient un taux de cholestérol problématique.
Les auteurs de l'étude s'inquiètent et préconisent la mise en place d'un dépistage précoce de ces maladies difficile à prendre en charge.
Néanmoins, selon le professeur Patrick Tounian, pédiatre et nutritionniste à l'hôpital Armand-Trousseau, les médecins ne savent pas « aujourd'hui, si ces anomalies sont irréversibles. Il se peut aussi que le risque disparaisse si l'enfant parvient à retrouver un poids normal à l'âge adulte. »