Les parents peuvent espionner leurs nounous
Actualité publiée dans "Société" le 29/02/2012
Une famille lyonnaise avait espionné sa nounou après l'avoir soupçonné de maltraiter leur enfant. Les parents avaient ainsi placé un micro dans une des peluches du bébé. La nounou a porté plainte pour atteinte à la vie privée, mais les parents ont été relaxés par le tribunal.

L'espionnage des nounous validé par une décision de justice.
Le 10 janvier 2011, les parents, inquiets de voir leur fils rentrer de chez la nounou « exténuée, assoiffée et les fesses très rouges », ont décidé de cacher un enregistreur numérique dans l'ourson de l'enfant.
Les enregistrements ont démontré que l'enfant était « parqué dans une pièce aménagée en chambre au sous-sol, près du garage, isolée du lieu de vie principal et sans écoute-bébé ».
Les parents ont alors déposé une plainte contre la nounou et cette dernière a été licenciée. Cependant, l'enquête avait été classée sans suite, faute de preuves. La nourrice n'acceptant pas d'avoir été espionnée dépose plainte à son tour pour atteinte à la vie privée.
Mardi dernier, le tribunal correctionnel de Lyon a estimé que les parents n’avaient aucunement l’intention de porter atteinte à leur employée, « le but de cette stratégie n'avait d'autre but que de vérifier les conditions de garde de leur enfant ».
L'avocate de la famille déclare « La santé d’un enfant, c’est un principe essentiel qui doit, lui, être respecté, et qui doit détrôner le sacro-saint principe de la vie privée ». L'avocate de la nourrice, elle, déplore cette décision. Elle déclare « les parents ont désormais tous les droits »
Avec cette décision, poser des micros dans le couffin de bébé devient en quelque sorte légal. L’avocate de la famille a demandé au parlement de normaliser des systèmes de surveillance chez les assistances maternelles. « Les parents sont inquiets, il est grand temps d'institutionnaliser cette forme d'organisation », déclare-t-elle pour appuyer sa demande.
Pour l'avocat de la nourrice, ce jugement ouvre une brèche qui risque de s'avérer très dangereuse. « Un employeur peut désormais tout se permettre face à un employé, y compris intervenir dans sa vie privée ».