Les « boites à bébés » inquiètent l'ONU
Actualité publiée dans "Société" le 12/06/2012
L'ONU juge inquiétantes les boites à bébés, estimant qu'elles vont à l'encontre du droit des enfants à être connu de ses parents. En effet, les parents déposent leur enfant pour l'abandonner dans l'une de ces boites, reliées à un centre de soin.

Des boites d'abandon de plus en plus présentes en Europe
Les boites à bébés sont situées à l'entrée des hôpitaux, sur le parvis des mairies, à proximité des églises ou encore dans des rues très fréquentées. Souvent de couleur jaune, de loin elles ressemblent à de larges coffres-forts vitrés. L'intérieur comprend un lit autochauffant, une caméra et un signal d'alarme relié au centre de soin le plus proche. Sur la porte, un mode d'emploi explique aux parents comment ouvrir la boite, déposer le bébé et refermer la boite. Elles sont destinées aux parents voulant abandonner leur nouveau-né dans l'anonymat absolu. Leur nombre se multiplie en Europe, c'est pourquoi l'ONU tire la sonnette d'alarme.
L'Allemagne a été le premier pays à mettre en place ce dispositif en avril 2000. Depuis, dix autres pays européens l'ont adopté, comme l'Italie, la Suisse ou encore la Pologne. Le parent qui abandonne anonymement son enfant dans une de ces « boîtes » a huit semaines pour revenir sur sa décision. Les services hospitaliers vérifient son identité grâce aux empreintes digitales prélevées sur le nouveau-né au moment où il est récupéré. Passé ce délai, une procédure d'adoption classique est enclenchée.
Ce système de boites est néanmoins controversé du point de vue éthique et légal. Les Nations unies ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude grandissante sur le système, car, de leur point de vue, il viole le droit fondamental d'un enfant de connaître ses parents.
« Ces boites vont à l'encontre du droit de l'enfant à ce que son ou ses parents le connaissent et s'occupent de lui », déclare le comité chargé de contrôler l'application de la Convention internationale des droits de l'enfant. Les bébés récupérés grâce à ces « boîtes » ne peuvent avoir accès, une fois adultes, à l'identité de leurs parents.
Or, comme le stipule la convention relative aux droits de l'enfant « si un enfant est illégalement privé des éléments constitutifs de son identité [...], les États partis doivent lui accorder une assistance et une protection appropriées pour que son identité soit rétablie aussi rapidement que possible. »
Pour Maria Herczog, psychologue pour enfants, ces boites devraient être remplacées par de meilleurs plannings familiaux, des conseillers présents pour les femmes et un soutien financier pour les grossesses imprévues.