Le CCNE se prononce pour le don du sang de cordon
Actualité publiée dans "Société" le 23/04/2012
Le comité consultatif national d'éthique s'est ouvert ce mois-ci vers la création de banques solidaires qui conserveraient les cellules souches sanguines provenant du cordon ombilical.

Pour des banques de sang placentaire privées
Le sang de cordon ombilical, ou sang placentaire est le sang contenu dans le placenta. Il contient des cellules souches hématopoïétiques (CSH) et des cellules souches mésenchiques.
Ces cellules sont proches de celles que l'on trouve dans la moelle osseuse et ont été utilisées avec succès dans certaines maladies dégénératives de la moelle.
Les principales indications du sang de cordon sont donc les mêmes que celles de moelle osseuse, soit les leucémies, les déficits immunitaires congénitaux, etc. D'autres cellules situées dans la paroi du cordon, le placenta et ses annexes font l'objet d'expérimentations porteuses d'espoir pour des infirmités motrices cérébrales et la réparation de fente palatine (bec-de-lièvre grave) en administrant à l'enfant son propre sang de cordon.
En octobre 2010, la France comptait huit banques de stockage du sang de cordon et 28 maternités leur étaient alors rattachées ce qui ne permettait pas à notre pays de profiter des près de 800 000 naissances qu’il recense chaque année.
Deux ans plus tard, si une seule banque supplémentaire est en activité dans l’hexagone, le nombre de maternités participant à la collecte atteint désormais 75.
Ces structures ne sont pas toujours des organismes à but exclusivement lucratif qui proposent aux parents de payer le stockage du sang de cordon de leur enfant, afin de pouvoir l’utiliser en cas de pathologie grave.
Il existe également parallèlement à ce type de structures des banques privées à but non lucratif participant aux collectes anonymes et solidaires.
Souvent, il s’agit de banques dites mixtes, qui proposent que les échantillons de sang de cordon soient divisés en deux : une partie est réservée à un usage personnel et l’autre est destinée à la collectivité.
Ces diverses options ont longtemps été rejetées en France, mais pour la première fois, de façon très restreinte, une brèche a été ouverte par le Comité consultatif national d’éthique
Bernard Weill, néphrologue et rapporteur membre du CCNE, déclare que « dans ces banques, le sang du cordon récolté pourra, en priorité, être utilisé pour traiter les frères et sœurs atteints. »
Il précise que si le sang n'est pas utilisé par un membre de la famille, « il sera, dans le cadre d'un don solidaire et anonyme, mis à disposition d'autrui, en France ou à l'étranger, dans le cadre d'un réseau d'échange international. »