Laïcité et garde d'enfant, un projet de loi controversé, mais adopté
Actualité publiée dans "Législation" le 19/01/2012
Un texte de loi entendant régir l'application du principe de laïcité dans les crèches et centres de loisirs, mais aussi chez les assistantes maternelles. Un texte qui ne met pas tout le monde d'accord et entraine des manifestations.

Le projet de loi adopté par le Sénat
Cette loi entend faire respecter le principe de laïcité aux assistantes maternelles accueillant des enfants à domicile. Françoise Laborde, sénatrice, membre du RDSE, déclare « les parents peuvent vouloir une nounou qui soit neutre sur le plan religieux ».
Ce projet de loi proposé par le groupe RDSE principalement constitué de radicaux de gauche est controversé.Esther Benbassa, d'Europe écologie les verts, s'indigne sur le fait que ce projet de loi qui « étend l'obligation de neutralité aux assistantes maternelles dans le cadre de leur activité d'accueil à leur domicile est une intrusion de l’État dans la sphère privée. »
Ce projet pourrait contraindre les assistantes maternelles à ne porter aucun voile à l'école, mais aussi chez elles, quand elles gardent un enfant.
Une exclusion insupportable pour le collectif MTE
Le collectif « Maman toutes égales » (MTE) dénonce un projet « d'exclusion insupportable ».
Pour le collectif, le texte « est une loi d'exclusion insupportable, car il interdit certaines professions à une catégorie de citoyennes, en raison de leur appartenance religieuse. » Ce texte est considéré comme une « chasse aux sorcières »
L'association se questionne, si le PS arrive au pouvoir, des brigades seront elles organisées pour aller vérifier au domicile des assistantes maternelles leur tenue vestimentaire ou la décoration de leur foyer.
C'est donc plusieurs dizaines de personnes qui ont clamé leur mécontentement dans les rues le 17 janvier dernier.
Le slogan « Non non à l'islamophobie, oui oui à la justice » aura donc résonné en boucle. La plupart des manifestants ont été dirigés vers un car de police et évacués. N'ayant pas demandé l'autorisation de manifester, les participants, pour la plupart des femmes voilées, ont été emmenés pour une « vérification d'identité ».