La surveillance médicale de la grossesse inquiète des professionnels
Actualité publiée dans "Santé et enfance" le 29/03/2012
Avec le développement des connaissances scientifiques sur le fœtus, les moyens permettant la surveillance médicale de la grossesse n'ont pas cessés de s'améliorer. Mais un problème éthique se pose sur l'importance ou non de tout savoir sur le bébé à naître.

Une surveillance trop poussée
Pour Myriam Szejer, pédopsychiatre et psychanalyste, fondatrice de l'association « La cause des bébés », cette surveillance interdit aux futures mamans de rêver à leur enfant.
Cette trop grande surveillance peut être considérée comme une sorte de test à passer pour savoir si le bébé est conforme ou non.
Selon elle, on « ne laisse plus les mères rêver tranquillement au bel enfant qu'elles sont en train de fabriquer. C'est comme si à chaque rendez-vous, elles devaient venir chercher un certificat de conformité, le feu vert pour continuer la grossesse. »
Néanmoins, elle précise aussi qu'il est « médicalement intéressant de pouvoir explorer, prévenir, soigner voir guérir ».
Pour Catherine Mathelin, psychologue dans les services de pédopsychiatrie et réanimation néonatale des hôpitaux de Saint-Denis, il faudrait « adapter cette surveillance » suivant si elle fragilise ou rassure la future mère.
De plus, la volonté de bien soigner, « le principe de précaution », ou encore l'inquiétude d'être attaqué par les parents, en cas de problème qui n'aurait pas été décelé, incitent les médecins à prescrire davantage d'examens.
Mais par exemple dans le cas de la trisomie 21, il n’y a pas de soin possible. La grossesse se termine alors souvent par une interruption volontaire de grossesse (IVG), avec les problèmes éthiques que soulève cette sélection.
La « naturalité » du bébé doit-elle être privilégiée à la santé ou inversement ? En effet, on sait que plus une maladie ou un handicap est dépisté rapidement, plus il y a de chance de soigner l'enfant.