La crèche Bourdarias poursuit son programme anti-sexisme

Dès leurs premiers mois, les enfants intègrent des comportements culturellement liés à leur sexe. Après un voyage en Suède, où le système préscolaire lutte contre ses stéréotypes sexistes, la crèche de Bourdarias a elle aussi décidé de corriger ces clichés.

Combattre les inégalités à la source

Située au nord de Paris, et plus précisément à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, la crèche de Bourdarias est depuis 2009 la première structure française à vouloir développer un enseignement égalitaire.

Après s'être inspirée du système suédois qui doit « combattre les schémas traditionnels de rapports entre sexes », cette structure a décidé de mettre en place un programme similaire.

Pour Marie-Françoise Bellamy, directrice de cette crèche, « tant que l’on considérera les petites filles comme des princesses sensibles et les petits garçons comme des chevaliers courageux, on reproduira les inégalités femmes-hommes ».

Parmi les 19 membres du personnel que compte cet établissement, 3 sont des hommes, ce qui, dans le secteur de la petite enfance, est un réel exploit. Ces hommes ont été engagés pour montrer aux enfants que la cuisine ou l'éducation ne sont pas des univers spécifiquement réservés aux femmes.

De l'action pour les filles et des paroles pour les garçons

Ici, les garçons peuvent apprendre la danse, la cuisine, la couture, et les filles peuvent s'initier au bricolage, faire du foot (etc.) sans aucun jugement. En effet, comme le dit la directrice, « l’idée, c’est de pouvoir inverser les rôles ».

Pendant l'atelier bricolage, par exemple, dans le groupe des filles, on les encourage à s'exprimer, à taper fort, à prendre des initiatives, tandis que les garçons sont poussés à ralentir et à s'exprimer davantage.

Un réel travail est à faire, car l'influence du sexe fort se montre partout, même à la balançoire où il n'y a que trois places et deux filles sont déjà présentes, elles ont tout de même tendance à laisser la troisième place aux garçons.